Aimer Dieu et Son Prophète

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Aimer Dieu et Son Prophète

Le Prophète dit, attribuant ces paroles à Dieu : « Quiconque offense un ami à Moi, Je lui déclare la guerre. Il n’est d’offrande plus agréable à Moi que l’accomplissement par Mon serviteur des obligations que Je lui ai assignées. Mon serviteur, s’il persévère dans les actes surérogatoires (facultatifs), finira par mériter Mon amour. Quand Je l’aurai aimé, Je deviendrai son ouïe avec laquelle il entend, sa puissance de vision avec laquelle il perçoit le monde, sa main avec laquelle il agit et son pied avec lequel il marche. S’il M’invoque Je lui répondrai, s’il se réfugie en Moi Je serai son protecteur. Je n’hésite en rien de ce que Je veux faire sinon à reprendre l’âme de Mon serviteur ; lui n’aime pas mourir et Moi Je n’aime pas qu’il soit contrarié ».

L’amour de Dieu se mérite par l’accomplissement du devoir d’abord, par le déploiement de l’effort ensuite au service de la cause de Dieu qui est celle des hommes, sans compter. La perspective dans laquelle j’ai disposé les dix vertus principales et les soixante-dix-neuf qualités qui les composent se dessine bien. Entendre l’Appel de Dieu est le point de départ ; le point final est le degré de complétude morale et d’accomplissement spirituel.
Dieu est près de Sa créature, attentif à ses aspirations. Dieu devient ouïe et vision du serviteur aimé ; c’est l’ineffable, c’est l’ihsan transcendant. Pour avoir tenté d’exprimer l’indicible, des bavards comme Hallaj ont semé la méfiance dans l’esprit des légalistes vigilants. Pour certains, les paroles lumineuses de ce hadith godsi resteront à jamais hermétiques.
Le cœur béni du bon serviteur est inondé d’amour qui rejaillit sur le monde entier et se fixe en un attachement tout particulier au Prophète. Il est dit clairement dans le Coran que l’amour du serviteur pour Dieu doit se traduire par l’imitation confiante du Prophète. Mais l’imitation restreinte et extérieure des gestes du Prophète n’est pas la voie de l’amour, il faut la sympathie du cœur aussi. L’islam gestuel est la terre solide où cultiver les deux vertus cardinales, mais si le cœur est fermé à l’Appel transcendant, l’iman n’afflue pas, la terre n’est pas fertilisée et les vertus ne prospèrent pas. La pierre d’achoppement la plus Encombrante sur le chemin d’entente entre les légalistes et les soufis est la mésentente sur la façon d’aimer Dieu et Son Prophète. Les textes et la sunna vécue par les Compagnons sont pourtant clairs là-dessus.
« Trois sentiments, dit le Prophète, font goûter à celui qui les éprouve la douceur de l’iman : aimer Dieu et Son Prophète, aimer son frère uniquement pour l’amour de Dieu et détester revenir à l’infidélité à Dieu comme l’on déteste tomber dans le feu. »
L’iman a un goût, une douceur que l’on peut sentir ; retenez-le bien.
Le Prophète rapporte ces paroles qu’il attribue à Dieu « Mon amour est réservé à ceux qui s’aiment en Moi, à ceux qui se conseillent en Moi, à ceux qui se rendent visite en Moi, à ceux qui se font des dons pour Moi. Ceux qui s’aiment en Moi occuperont (dans la vie dernière) des chaires de lumière, ils seront enviés, tant est élevée leur position, par les Prophètes et les Justes ».
S’aimer en Dieu c’est bannir tout calcul terre-à-terre des relations de la communauté. C’est donner son argent et son temps comme preuve de fraternité, c’est visiter, soigner, aider et sourire. Les simples actes de solidarité quotidiens revêtent, aux yeux de Dieu, une grande importance.
S’aimer en Dieu, c’est échapper aux petits sentiments et aux clôtures du tribalisme, du nationalisme étroit, des exclusivismes sectaires et des particularismes de clocher.
Dans la communauté islamique vivante, les fidèles doivent faire assaut d’amour. « De deux hommes, dit le Prophète, qui s’aiment en Dieu, le plus aimé de Dieu est celui qui aime le plus l’autre. ».

La révolution à l’heure de l’Islam
P 186-187

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