Être femme musulmane

0

Comme dans toute société humaine non-déréglée, la stabilité et le bonheur familiaux sont recherchés dans la société musulmane. La femme est le pilier central de cette stabilité.

Quid de la femme musulmane dans le Coran ?

Le Coran trace le portrait idéal du fidèle, homme ou femme, dans la sourate al fourqan (1 Versets 63-74). Onze qualités morales et spirituelles exigées du fidèle modèle sont couronnées et parachevées par le bonheur familial et social :

« Les serviteurs modèles de Dieu marchent humblement sur terre et ne vont pas perdre leur temps en vaines controverses avec les mécréants, passent une partie de leur nuit à se prosterner devant leur Seigneur, prient Dieu de leur épargner le tourment de l’enfer, dépensent une partie raisonnable de leurs revenus pour la charité, n’invoquent jamais les fausses divinités, ne tuent jamais, ne forniquent jamais, ne profèrent jamais de faux témoignages, ne fréquentent pas les gens occupés aux frivolités de la vie, écoutent attentivement la parole de Dieu ».

Le verset final représente le modèle des femmes de foi et des hommes pieux en prière, s’adressant à Dieu et espérant qu’Il exauce leur demande :

« Seigneur Dieu ! Donne-nous en nos épouses et époux et en nos enfants la joie et le contentement et fais de nous un modèle et un guide à suivre par les pieux ».

Telle est l’importance de la joie familiale en islam, et tel est le rôle de la femme musulmane : celui d’être le pivot du bonheur familial.

Cette « femme au foyer » modèle est le contraire de la créature insignifiante et opprimée qu’on voit de nos jours dans nos sociétés éprouvées par l’analphabétisme et alourdies par les traditions machistes et injustes. L’islam avec sa Loi et son modèle de la femme a tiré une fois déjà, du temps du Prophète, la femme arabe des abîmes d’injustice où elle souffrait le martyre.

Il est urgent de tirer la joie familiale en islam contemporaine, retombée peut être plus bas que sa sœur antéislamique, de l’abîme d’injustice et de négligence où elle est ravalée. Notre époque n’est peut-être pas plus clémente pour la femme que celle où le père dénaturé et inhumain ensevelissait cruellement son nouveau-né si par malheur il se trouvait être une fillette !

L’infortune de la femme musulmane de nos jours est double. Vivant déchirée entre la situation malheureuse que lui fait l’injustice masculine locale et le modèle occidental attirant par sa liberté apparente, elle se métamorphose en une imitation d’Européenne sitôt qu’elle en trouve le moyen. Ceci si elle appartient à une couche « évoluée » que l’enseignement manqué ou la scolarité dans un établissement étranger ont façonnée ; le reste de la population féminine végète dans l’ignorance et n’ose même pas penser à la moindre transformation qui soit.

Les deux, la femme « émancipée » et l’autre, ignorent tout des droits que l’islam originel leur octroie. Les voilées de l’islam qui inquiètent les écoles et les universités en France par leur présence et qui secouent le joug des injustices chez nous sont l’avant-garde d’une prise de conscience nouvelle.

La femme musulmane a le droit, dans la Loi islamique, droit que les traditions rétrogrades lui confisquent, de choisir son mari, de n’accepter un prétendant que sous conditions (y compris la condition de ne pas épouser une seconde femme), de demander le divorce, de travailler et de prendre des responsabilités sociales et professionnelles, de disposer librement et en toute indépendance de ses revenus.

Son droit à l’instruction est sans limites, ainsi que son devoir de participer à l’effort de sa société pour s’émanciper elle-même et pour libérer la nation musulmane des entraves coutumières et de la dépravation morale. En d’autres termes, elle a le droit d’être un être humain à part entière : digne et vivant dans la décence !

Nombreux sont les droits de la femme musulmane prescrits par la Loi ; le premier de ces droits est celui d’avoir les moyens et le temps d’adorer le Seigneur en participant pleinement à l’œuvre pie collective après s’être acquittée de ses devoirs personnels. La Loi ne voit pas en elle, comme c’est le cas de l’Eglise, un être sans âme responsable du péché originel et lieutenant du diable.

La femme musulmane doit s’informer de ses droits ; consciente et bien informée, elle devra revendiquer leur application. Personne d’autre ne peut faire cela à sa place. Une assise solide de droits matériels et moraux la libérera des servitudes ancestrales et lui permettra de se consacrer à ses devoirs. La bonne œuvre susceptible de repêcher les musulmans est ardue et demande l’effort bénévole de tous ; femmes et hommes côte à côte, associations faisant compétition avec d’autres associations.

La compétition dans la bonne œuvre est l’une des conditions de l’Epreuve. Ne lisons-nous pas dans la sourate al moulk (Verset 2) que Dieu a créé la mort et la vie pour nous éprouver et connaître qui de nous fait meilleure action ? Un gouvernement islamique ne peut que dégager le chemin et aplanir les difficultés : c’est à l’effort conjugué de l’homme et de la femme d’investir le champ d’action, de s’y investir avec persévérance.

La touche féminine est plus que complémentaire de la décision masculine : sa sensibilité délicate et son amour maternel sont irremplaçables, voire décisifs dans l’effort de changement pour que se réalise « l’alternance des jours ». La main décidée d’un gouvernement islamique peut et doit arrêter l’hémorragie de la société blessée, mais qui d’autre que la compassion féminine peut soigner délicatement les blessures physiques comme psychologiques et y appliquer les baumes réparateurs, nécessaires après tant de souffrances ?

Extrait du Livre : « Islamiser la modernité », pages 192-195.

laissez un commentaire