L’Islam est un message, un appel à Dieu. C’est un témoignage d’un lien sincère avec notre Créateur.
C’est un projet ouvert, une main tendue à toutes et à tous. C’est pourquoi il faut travailler sur la méthode et rêver ce projet porteur de solutions de nos maux individuels et collectifs.
Nos rêves transcendent les différences culturelles.
Mais a-t-on vraiment besoin de rêver le projet « Islam » ? Et pourquoi ?
Trois raisons justifient le fait de rêver son projet. La première est de savoir la direction à prendre – Connaitre le moteur : rêver c’est être capable de se projeter, de mettre toutes les barrières de côté.
Rêver c’est aussi être capable d’identifier ce qui nous motive, ce pour quoi nous avons envie de nous investir.
Sans vision et rêve, il est plus dur de connaitre la cible visée et donc de passer à l’action et de s’y tenir sur le long terme.
La deuxième est que rêver aidera à créer la motivation nécessaire pour dépasser les hauts et les bas de tout projet qui nécessite un changement important.
Si le projet a du sens pour nous, qu’il nous donne le sentiment de contribuer, d’être utile à quelque chose de plus grand que nous, cela nous donnera la motivation pour avancer dans notre projet même dans les moments plus difficiles, ou les moments de doute.
Troisièmement Tenir sur le long terme grâce à l’énergie procurée.
Un message simple et clair:
Le regard sur l’homme et sur le monde est un regard subjectif[1] de part et d’autre. Nous avons l’obligation de dénier le monopole de la lucidité.[2] Il faut être ouvert à l’autre, à l’échange et au dialogue.
La vigueur que l’Islam porte en lui secoue l’apathie[3] des siècles ; ce monde musulman, qui a abrité la civilisation et porté le flambeau de la culture pendant mille ans, a traversé quatre siècles de régression; aujourd’hui, il renaît de ses cendres. Le sursaut de l’Islam, qui effraie l’Occident prévenu et mal disposé à oublier son passé colonial, annonce une ère nouvelle pour l’homme, une civilisation à face humaine, non l’avènement d’un fanatisme aveugle que l’Occident prête à l’Islam par ignorance et par hostilité raciste.
Nous avons le devoir de dessiner l’idéal islamique de l’homme, de la société et de la présence au monde du peuple islamique. Que l’exubérance du verbe ne cache point le fil d’une exposition peut-être laborieuse mais qui a un but : celui de rechercher la méthode islamique, d’apporter un plus à l’humanité en crise.
Le Coran est la seule vraie lecture, le Prophète (paix et salut sur lui) et son action sont le seul modèle. Jetons un regard positif sur la norme islamique et les moyens susceptibles de mettre en œuvre les forces renaissantes en vue de la reconstruction. A partir de réalités médiocres, nous devons rechercher la méthode de rompre avec la dynamique du modernisme creux qui nous emporte pour initier une action libératrice orientée vers la dignité et l’unité des peuples musulmans et à réaliser les aspirations de toute une humanité.
Il s’agit d’islamiser la modernité, non de moderniser l’Islam.
Les hommes sur terre ont droit à la vérité, à Dieu. Ce droit de l’homme à Dieu ne peut être satisfait par un développement d’idées remâchées, hypocritement saupoudrées d’objectivité.
Pour dire la vérité sur Dieu, sur l’homme et son destin, sur le sens, nous ne disposons que d’une seule vérité. Et il se trouve que c’est La Verité d’un milliard d’hommes et de femmes sur terre.
Pour la mentalité moderne préoccupée de matérialisme, cette vérité statistique donne du poids à l’Islam. La mentalité non lestée[4] et disponible à la communication trouvera dans le témoignage d’un fidèle matière à méditer sur soi tout en jetant un regard frais sur le monde et en partageant un point de vue qui part d’un contexte qui n’est pas le sien.
En matière de témoignage, le premier jet est le meilleur. Il ne faut pas user des poncifs[5] habituels aux intellectuels. D’après ‘Abdulluh Ibn ‘Amr Ibn Al ‘As (que Dieu les agrée ), le Prophète (paix et salut sur lui) a dit: « Transmettez de ma part ne serait-ce qu’un seul verset…».[6]
Nous devons tous contribuer à une réflexion profonde, proposer des solutions, des idées pour illuminer ce monde obscurci et sauver les âmes perdues. Pour que paix, amour et respect reprennent le dessus sur les idées matérialistes égoïstes. Une vision claire guidera nos pas et construira nos forces.
[1] – Se dit de ce qui est individuel et susceptible de varier en fonction de la personnalité de chacun : Une interprétation subjective d’un texte. 3. Qui fait une part exagérée aux opinions personnelles ; partial : Une critique subjective.
[2] – Qui juge, voit clairement, objectivement les choses dans leur réalité ; se dit de ce qui est ainsi jugé : Un esprit lucide. Analyse lucide de la situation. 2. Qui est conscient, qui a toute sa connaissance : Il a été lucide jusqu’à la fin.
[3] – Indolence ou indifférence de quelqu’un poussée jusqu’à l’insensibilité complète ; nonchalance, inertie. 2. Lenteur à agir ou à réagir, passivité, inertie d’un groupe, de l’économie, etc.
[4]– Charger quelque chose en le remplissant : Lester ses poches d’objets divers. 3. Garnir de lest le pied d’un filet ou plomber une ligne.
[5] – poncif n.m. Formule rabâchée, qui a perdu toute originalité ; cliché.
[6] – (Rapporté par Al Boukhâri) (Riyad Salihine n°1380)