Les droits de l’Homme

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Sur l’enseignement du Prophète et à l’exemple de sa douceur et de son rifq, un gouvernement islamique doit régler sa politique dans le monde et son programme pour réformer et agréger la société musulmane désarticulée.

Avec la fermeté nécessaire à tout changement, la compassion et la compréhension devraient adoucir les angles et ménager la dignité de l’homme. Il faudra ménager en priorité les têtes qualifiées et riches d’expériences effarouchées par ce qui se passe en Algérie et qui parlent et chuchotent de préparer leurs valises en prévision d’une prise éventuelle du pouvoir par les islamistes.

Les fils et les filles de la nation musulmane devraient tous trouver dans l’ombre d’un gouvernement islamique un espace protégé pour que s’épanouissent leurs dons et que soient appréciées leurs contributions. A part les légataires du mensonge, toute bonne volonté devrait être jugée à sa compétence et non pas en fonction d’un passé révolu.

L’effort nécessaire pour sortir de notre situation difficile sur tous les points doit nous inciter à ménager toutes nos ressources humaines. Il y a une grande distance entre les intentions de principe et l’action sous les urgences : la chasse aux sorcières est la première idée à hanter les âmes conquérantes et vindicatives. Cette tentation dictée par les rancunes revanchardes devrait être évitée comme on évite la peste.

Une nouvelle page de pardon et d’indulgence devra être ouverte. L’exemple du Prophète -Grâce et Paix sur lui- qui amnistia le jour de son entrée triomphale à la Mecque ses anciens tortionnaires devrait à lui seul suffire pour nous pousser à tenir bon et à négocier avec les mentalités rebelles et les penchants de la violence pour que chacun puisse s’amender et s’intégrer à l’effort d’une reconstruction.

Le mauvais exemple, le satanique exemple, est celui de la violence révolutionnaire bolchevique ou de la rééducation à la chinoise. On n’a pas encore comptabilisé les victimes en Chine de la pratique maoïste de rééducation et de “la révolution culturelle” ; par contre pour l’Empire soviétique les chiffres refroidis parlent de 80 millions de morts. Seuls les chiffres se refroidissent, les souffrances ou l’assassinat, seraient-ils ceux d’un seul être humain, ne sauraient être exprimés en alignant des chiffres sur le papier.

Il est dit dans le Coran que l’assassinat d’un seul être humain équivaut au meurtre de toute l’humanité. C’est dire combien est atroce le bain de sang en Algérie et combien contraire aux préceptes de notre Saint Livre !

Le goulag stalinien serait l’illustration satanique de la Violence jahilienne s’il n’y avait pire. Le pire, s’il se peut, est l’inhumaine sauvagerie des camps de concentration nazis que l’adjectif “diabolique” ne saurait en fait qualifier. Enfourner des êtres vivants est un acte innommable. Peu importe le nombre des juifs qui ont souffert le martyre sous Hitler quand une seule victime innocente serait de trop. L’image d’horreur des camps d’extermination restera à jamais gravée sur le front de la modernité Ignorante et Violente.

Eh oui ! Les juifs ont droit à notre commisération en tant qu’êtres humains, au même titre que tout opprimé sur terre. Si l’Occident encourage et appuie le sionisme juif pour expier les crimes passés et préserver chez nous et contre nous ses intérêts présents et futurs, le juif en tant que juif ne doit pas être l’objet de notre haine, surtout s’il est anti-sioniste convaincu et déclaré. Les associations juives anti-sionistes, ça existe.

Après la deuxième guerre mondiale, l’Organisation des Nations-Unies inscrit en tête de son programme la défense des droits de l’homme. Bonne et honorable intention si la pratique ne démentait les principes déclarés dès le départ. Dès le départ, le Conseil de Sécurité qui est la cheville ouvrière de l’Organisation est dominé par les cinq grands, c’est-à-dire les cinq puissances possédant l’arme suprême de la violence. Les musulmans doivent chercher des alliances pour que cette institution soit réformée sur la base de plus de justice pour les peuples démunis.

On intente à l’islam le procès d’intention sur les droits de l’homme : un gouvernement islamique serait-il respectueux des droits de l’homme ?

C’est une question obsessionnelle que l’on pose à l’islam de demain au conditionnel dubitatif et qu’on ne pose ni à l’indicatif ni au passé simple ni à aucun autre temps aux régimes répressifs responsables dans nos pays des violations flagrantes des droits de l’homme.

Les textes scripturaires du Coran et de la Sounna ne suffisent pas à convaincre le censeur intransigeant gavé de préjugés contre l’islam ; il faut des preuves tangibles, explique-t-il. L’Occident qui a une poutre dans l’œil montre la paille dans l’œil de l’autre. L’Occident qui a une maison de verre jette sans honte des pierres sur la maison des autres.

Sur le chapitre des textes et des déclarations tonitruantes, les officiels de l’ONU se donnent grande allure, mais sur le terrain la pratique dévoile le caractère sélectif de l’application : qu’un Occidental, surtout s’il est américain ou israélien, tombe sous les balles d’un résistant patriote ou d’un terroriste criminel, les media occidentaux entrent aussitôt en transe et le Conseil de Sécurité est saisi de l’affaire.

En Bosnie, on a laissé les Serbes mener jusqu’au bout leur épuration ethnique et exterminer des populations musulmanes entières avant de risquer une timide intervention. Le scandale de la Bosnie est une autre ride, hideuse et indélébile, sur la face de la modernité de toutes les violences. Cette monstruosité ne s’effacera pas à coup d’effets de manche derrière une tribune internationale ; la tribune de l’opprobre. Les crimes historiques ne s’effacent pas ainsi !

Les droits de l’homme dans notre Loi sont imprescriptibles parce que émanants d’un ordre divin sacré : “Nous avons honoré la progéniture d’Adam”, est-il signifié dans le Coran[1] à notre Ignorance pour que nous traitions les hommes et les femmes non pas seulement avec équité, mais avec les égards dus à une créature digne de naissance et d’essence.

Du temps du Prophète -Grâce et Paix sur lui- les juifs de Médine qui ne cessaient de trahir leurs pactes avec les musulmans conduisirent le cercueil de l’un des leurs et passèrent devant le Prophète qui était assis avec ses Compagnons ; Le Prophète se leva pour marquer son respect au cortège mortuaire sous le regard étonné de l’assemblée. Interrogé sur la raison de son geste, le Prophète expliqua : “n’est-ce pas une âme ?”. Cette leçon pratique est faite pour nous enseigner que la dignité de l’homme s’attache à sa qualité d’homme et non à d’autres considérations.

Le premier droit de l’homme est de connaître le sens de sa vie et l’existence du Créateur. Tous ses autres droits tournent autour de ce pôle. C’est pourquoi le premier devoir de tout musulman dans une société musulmane est de conforter ce droit. C’est pourquoi l’abjuration publique de la foi est inadmissible.

Libre à chacun de se replier dans son ghetto individuel de mécréance, l’Inquisition n’est pas une invention musulmane et la tourmente des consciences n’est pas admissible non plus en islam. Mais réclamer le droit, que Sainte Laïcité garantit, de crier ses convictions de renégat sur les toits, c’est saper les fondements mêmes de la société. Libre à chacun de boire jusqu’à la lie le poison de sa mécréance entre les quatre murs de sa maison tant que l’espace social, sacré en islam, est préservé. La trahison de sa patrie n’est-elle pas bien punissable dans toute société civilisée ? La société musulmane n’est fondée ni sur le droit du sang ni sur celui de la terre, mais sur le droit capital et l’obligation d’être en même temps soumis à Dieu et membre d’une communauté : afficher bruyamment son non-respect à Dieu et à Sa Loi dans une société qui a choisi l’allégeance à Dieu et à Sa Loi comme fondement tient de la haute trahison.

Extrait du livre : « Islamiser la modernité », pages 215-219.


[1] Sourate al isra, verset 70.

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