Programme quotidien du croyant

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Parmi les affluents de la foi, quelques-uns doivent être entrepris par le croyant une fois dans sa vie. Certains sont obligatoires une fois par an. D’autres sont prescrits pour la vie et à des moments précis tels que la prière et la zakat. D’autres encore sont obligatoires à leur survenue, tels que rendre visite à un malade ou participer à une marche funèbre. Certains doivent être un réflexe pour le croyant, comme enlever de la route les saletés et tout ce qui peut nuire aux gens. Certains doivent devenir une vertu naturelle comme la pudeur. D’autres enfin doivent être une habitude permanente et constante telle que dire « Lâ ilâha illa Allah » (II n’y a de divinité que Dieu).

Ainsi, la vie du croyant doit être guidée et réglée par des jalons, afin que son existence soit consacrée à l’adoration, au déploiement d’un effort continu, le préservant de l’habitude et du jeu. Certes, le temps voué au travail, à la famille et aux études est important, mais en aucun cas ces occupations terrestres ne doivent détourner le croyant de l’accomplissement de la prière à temps.

La prière doit être effectuée en groupe et à la mosquée dans la mesure du possible. En l’absence de mosquée, le croyant est tenu de rassembler les gens pour accomplir la prière. Mieux encore, ils doivent s’efforcer de trouver une salle de prière, faire l’adhan, avoir un imam et consacrer, à chaque fois, des moments au rappel et à l’appel.

1- Pour entamer sa journée, le croyant est tenu de se réveiller une heure avant al-fajr pour accomplir la prière du witr prophétique (11 rak’a), ou une petite demi-heure s’il a du mal à se réveiller, une attitude qu’il ne devrait d’ailleurs pas avoir !

2- Il s’assiéra ensuite afin d’implorer le pardon de Dieu et avoir le mérite des « mustaghfirine bil ashâr », ceux qui demandent pardon à Dieu aux premières lueurs du matin (al-ashâr).

3- Rester assis après la prière du matin jusqu’au lever du soleil est une sunna. C’est un moment béni, que le croyant consacrera à la lecture du Coran (2 hizb par jour), au rappel de Dieu et à l’apprentissage.

4- Accomplir la prière de duhâ (la prière des repentants).

5- Prendre soin d’accomplir les prières surérogatoires. Celui qui n’a pas la force de se lever tôt le matin pour effectuer le witr, ou qui craint de ne pas y arriver, doit l’accomplir avant de se coucher. Toutefois, il faut garder à l’esprit que le witr effectué au moment du sahar a plus de mérite.

6- Consacrer au moins trois séances d’un quart d’heure chacune pour dire « Lâ ilâha illa Allah » en se concentrant et en étant réellement présent à Dieu Exalté et Magnifié soit-II.

7- Prier sans cesse et appeler la bénédiction de Dieu sur le Prophète (au moins 300 fois). Le jeudi soir et tout le vendredi doivent être consacrés à cette prière.

8- Avant de dormir, se « tourner » vers Dieu et faire le bilan de sa journée.

9- Renouveler son repentir et se reposer en gardant le souvenir de Dieu, et en prenant les meilleures résolutions. Ainsi, tes derniers moments d’éveil seront des invocations pour que Dieu t’ouvre les portes de la réussite dans ton effort et dans ton cheminement vers Lui.

10- Si tu poursuis tes études, tu dois fournir l’effort et le temps nécessaires pour réussir. Sache que ton premier devoir après la prière, la lecture du Coran, le dhikr et l’apprentissage du minimum recommandé en science, c’est de réussir ta scolarité et même d’y exceller.

11- Réserver une heure à ta famille spirituelle ou effectuer une visite. Considérer ton temps comme un véritable budget. Il faut veiller scrupuleusement à ne pas le dilapider dans l’insouciance ou dans ce qui ne te regarde pas. Tu dois avoir la certitude que le temps que tu regretteras le jour du jugement sera celui que tu auras passé sans avoir mentionné Dieu par ta langue, ni pensé à Lui et où tu n’auras fourni aucun effort sur Sa voie. Use de ton temps avec parcimonie et surtout veille au respect de celui de tes frères ou de tes sœurs. Ne les dérange pas, avec de longues visites et des rendez-vous non tenus.

12- Consacrez une petite partie de votre journée à l’étude d’ouvrages conviviaux qui enseignent au profane comment maîtriser la pureté rituelle et la prière rituelle, en plus des autres principaux actes d’adoration. En effet, Dieu (exalté soit-Il) n’accepte pas les actes sincères s’ils ne sont pas également rituellement corrects, c’est-à-dire conformes à la tradition du Prophète.

13- Comme l’a dit al-Ḥasan al-Baṣrī (que Dieu lui fasse miséricorde) : « Enfant d’Adam, tu n’es rien d’autre qu’un nombre de jours : chaque jour qui passe, c’est une partie de toi qui disparaît. » Par conséquent, budgétez votre temps comme de l’argent : soyez avare et évitez de le gaspiller dans des futilités insignifiantes. Gardez toujours à l’esprit que le temps que vous réaliserez rétrospectivement avoir perdu – lorsqu’il sera trop tard pour que ce regret fasse la moindre différence – sera le temps pendant lequel vous n’avez pas rappelé le Seigneur (Exalté soit-Il) avec votre langue et votre cœur et pendant lequel vous n’avez pas servi Sa cause. De même, vous ne devez pas gaspiller le temps des autres en arrivant en retard à vos réunions avec eux ou en fréquentant des gens pendant des heures.

14- La supplication du lien spirituel (Douaa Arrabita) :

L’invocation (douaa) est l’essence même de l’adoration. Il en existe deux types : les prières destinées à exprimer nos besoins spécifiques et celles destinées à manifester notre dévotion. En fait, tous les actes d’adoration peuvent être considérés comme des invocations du second type. Si le seul mérite de l’invocation était de nous rapprocher du Seigneur (Glorifié soit-Il), cela suffirait, mais le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) nous a également enseigné qu’« il n’y a rien que Dieu estime plus que l’invocation de Son serviteur ».

Parmi les enseignements du saint Coran sur cette question, nous prions pour ceux qui nous ont précédés dans la foi (comme notre père Adam et notre mère Ève, que Dieu leur accorde la paix), ainsi que pour nos prédécesseurs dont la foi a été transmise, car c’est d’eux que nous avons pu apprendre l’islam. Nos ancêtres étaient fidèles dans la transmission de cette tradition, intègres dans leur travail pratique et étaient des modèles de sincérité pour la cause de Dieu.

Ce que l’Imam al-Bannā (que Dieu lui fasse miséricorde) a appelé l’Invocation du lien spirituel (wird ar-rābiṭa) est l’expression du pacte de fraternité entre les croyants. Il convient de souligner la nécessité absolue de réciter cette invocation du lien spirituel (du ā ar-rābiṭa) pour rassembler la Communauté (la Oumma). En se rencontrant constamment, en priant ensemble, en travaillant ensemble et en récitant l’invocation du lien spirituel, les croyants développent la 1ère vertu « aimer et vivre en communauté » (aṣ-ṣuḥba wa-l-jamā a) de sorte que la communion des croyants n’est pas seulement un corps, mais un corps avec une âme, leur compagnie n’est pas seulement l’amitié entre deux individus isolés, mais la fraternité d’une communauté. 

En articulant cette invocation rituelle, le croyant en vient à se considérer comme faisant partie de la procession rayonnante de la foi et du Combat ( jihād) qui s’étend à travers le temps depuis Adam (que la paix soit sur lui) jusqu’au jour de la résurrection, et faisant partie de la communauté bénie sous la protection du Seigneur (Exalté soit-Il). Leur lien spirituel avec leurs autres frères se renforce de plus en plus, même s’ils sont physiquement séparés les uns des autres.

Le croyant doit accomplir l’invocation du lien spirituel dans les premières heures avant l’aube, lorsque le Seigneur (exalté soit-Il) descend au premier ciel pour S’enquérir de ceux qui cherchent à se repentir, bien que le croyant puisse exprimer cette prière à n’importe quel moment.

Le fidèle doit commencer sa prière en récitant la première sourate  du Coran, puis en adressant des bénédictions au Prophète (que Dieu le bénisse et lui accorde la paix). Ensuite, le suppliant doit demander à Dieu de lui pardonner ses propres péchés et de lui accorder, ainsi qu’à ses parents, son conjoint, ses enfants et ses autres proches, toutes les bonnes choses de ce monde et de la vie dernière. Il doit ensuite demander à Dieu de répandre Sa grâce et Sa paix sur tous Ses Prophètes, d’Adam à Moḥammad, en nommant les prophètes mentionnés individuellement dans le Coran, en gardant à l’esprit la parole du Maître des messagers : « Lorsque vous me saluez, saluez aussi les autres messagers, car je ne suis que l’un d’entre eux. »

Ensuite, l’adorateur doit demander au Seigneur d’accorder Ses salutations heureuses et Son contentement à la famille du Prophète, à ses descendants et à ses épouses, en citant le plus grand nombre possible de noms. Ensuite, l’adorateur doit implorer Dieu d’accorder Son contentement aux califes bien guidés, aux dix compagnons auxquels le Paradis a été promis, puis aux autres compagnons, en les citant à nouveau par leurs noms, si possible. Ensuite, l’adorateur doit prier pour que le Seigneur accorde Sa miséricorde à la deuxième génération de musulmans (at-tabi’ine) ainsi qu’aux savants et aux hommes et femmes vertueux de cette Communauté, en citant les noms de ceux qu’il connaît.

Ensuite, le suppliant présente à Dieu tous les malheurs de la Communauté et Lui demande le pardon et la victoire pour tous ceux qui luttent et s’efforcent de défendre Sa cause. Puis il cite nommément tous ceux avec qui il partage un lien d’amour et de fraternité.

Il demande ensuite la miséricorde, le pardon et tous les bienfaits de ce monde et de la vie dernière pour la Communauté de Moḥammad (paix et salut sur lui), qu’elle soit unie sous un véritable califat (khilāfa), et qu’elle remporte la victoire sur ses ennemis. Enfin, le croyant scelle l’invocation par des bénédictions sur le Messager (paix et salut sur lui).

Vient ensuite l’invocation Coranique : « Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi. Pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés  dans la foi, et ne laisse pas dans nos cœurs de rancune à l’égard de ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es plein de bonté et Très Miséricordieux. Tu es certes plein de bonté, Très Miséricordieux. » [Coran 59:10]

Après avoir fait l’invocation du lien spirituel, l’adorateur doit réciter des passages du Coran avec l’intention de dédier leur récompense à toutes les âmes pures, certains passages étant réservés en particulier à ses parents. Al-Ḥāfiẓ Abdullāh b. aṣ-Ṣiddīq al-Ghumārī (que Dieu lui fasse miséricorde) a rédigé une brochure précieuse sur ce sujet : Textes authentiques démontrant que la récompense de la récitation du Coran pour les autres atteint leur âme (Tawḍīḥ al-Bayān fī Wuṣūl Thawāb al-Quraan). 

Extrait du Livre : « Yawm Almoumine wa laylatoh » (en arabe).  Traduit par la rédaction

Imam Abdessalam Yassine dit que « ce programme peut-être un minimum pour certains et un maximum pour d’autres ». Donc, chacun(e) essaie de faire suivant ses moyens. Surtout, il faut aller étape par étape.

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