Vie digne et société fraternelle

Vie digne, vie fraternelle, vie libre pour chaque personne humaine, ainsi s’épellent les trois critères traduits en valeurs concrètes et perceptibles pour chacun

0

Vie digne et société fraternelle

Vie digne, vie fraternelle, vie libre pour chaque personne humaine, ainsi s’épellent les trois critères traduits en valeurs concrètes et perceptibles pour chacun. L’Islam, pour être apte à être adopté comme alternative à la civilisation de l’avilissement de l’homme, doit être compris et appliqué dans l’intention de Dieu qui crée les hommes pour être candidats au maximum de dignités matérielle, sociale et spirituelle. Cette jungle qu’est devenue la terre et où sévissent les dialectiques des impérialismes et celles dues à l’injustice sociale a besoin de l’éclairage islamique qui, loin de nous masquer ces réalités violentes et inhumaines, nous montre la méthode d’instaurer progressivement une société, des sociétés justes et fraternelles. Une vie libre enfin signifie d’abord et suppose une liberté de travailler, de gagner ma vie dignement pour être ensuite libre de cultiver ma relation à autrui et ma relation à Dieu, me réalisant ainsi dans l’éventail de toutes mes virtualités.

Aucune visibilité de Dieu si la sphère socio-économique est opaque, si le souci du lendemain, de l’oppression et des inégalités injustes obscurcit ma conscience. Ali, gendre du Prophète et quatrième vicaire après lui, a résumé cette loi qui fait passer le nécessaire avant l’essentiel dans la vie concrète des hommes en disant : « La misère est presque synonyme d’infidélité à Dieu. »

Aucune société fraternelle ne peut être établie si les conditions, naturelles à toute société, même à celles du Potlatch (n’en déplaise aux scaphandriers du folklore sociologique), dans lesquelles l’égoïsme des individus et l’égoïsme aggloméré des classes sèment l’injustice et la haine, ne sont remplacées par des conditions gouvernées de volonté d’homme, favorables à l’éclosion de l’amitié et du don.

Mais pour que les hommes aiment leur prochain, pour qu’ils puissent donner, il faut d’abord mettre fin à la pénurie, faire régner la justice et mettre en échec les forces obscures qui font dévier toute entreprise humaine vers le penchant de l’égoïsme atavique.

Ni spiritualité ni morale ne peuvent s’épanouir si l’inéluctable substructure n’est réglée dans le sens de la justice. Le sentiment de justice cependant dérive non pas de l’étage inférieur où bouillonnent les pulsions vitales de base, mais d’une certaine instance supérieure propre à l’homme et que l’animal, qui a comme nous des besoins et qui vit en société, n’a pas.

La Révolution à l’heure de l’Islam, p: 11-12

laissez un commentaire