L’Islam, une communauté égalitaire et contractuelle

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L’Islam, une communauté égalitaire et contractuelle

L’islam en plus de venir combler un vide spirituel véhiculait un égalitarisme jamais connu auparavant par les peuples. De la fusion profonde entre la dimension transcendantale et le sens communautaire naquit une société dont le souci majeur est l’équité et l’égalité devant les lois. Le Prophète(paix et salut à lui) apprit à ses disciples après avoir encouragé l’abolition progressive de l’esclavage que :
« Les gens sont égaux comme les dents d’un peigne. »
Cette égalité de principe allait régir toutes les relations des musulmans pour longtemps.
La Chari’â ou Loi islamique n’est point cet abécédaire des tortures comme la présente une certaine pensée réductrice. Elle est la quintessence même de cet esprit égalitaire et sa traduction en règles sociales équitables. Loin d’être un code pénal et un registre de punitions, elle instaure un esprit contractuel ignoré jusque là par l’humanité. Le domaine politique est le premier soumis à cet esprit-là, celui qu’a insufflé l’enseignement du Prophète (paix et salut à lui).
Hodgson affirme que la fascination de l’islam sur les peuples s’expliquerait en partie par cette formidable culture de l’équité et du contrat qui englobe même le domaine politique:
« Elle (la Chari’â) était hautement égalitaire, et donc, peut-être, dirions nous, contractualiste. Une vaste gamme de relations furent soumises à des contrats entre individus responsables, y compris, en théorie , l’ensemble du politique. En principe, personne ne pouvait être à proprement parler un dirigeant avant qu’il ne fût accepté par contrat par les représentants de la communauté musulmane. (…) Même la loi du mariage, où le statut jouait un rôle relativement grand, reflétait ce contractualisme égalitaire. »
La Chari’â pour l’opinion publique occidentale et occidentalisée est, hélas, assimilée à cette schizophrénie aiguë qui sévit sous les cieux d’Arabie. Pour beaucoup de lecteurs non avertis, elle se résume à des mains coupées à tort et à travers, à des corps qu’on décapite dans un bain de sang sous les yeux d’une foule en délire. La Chari’â, serait pour cette mauvaise propagande, la chronique de la barbarie qui voit en ses sujets matière à broyer, à étêter, à mutiler, à persécuter.
Ces millions d’hommes et de femmes à travers les âges qui embrassèrent l’islam avec la facilité et la ferveur que l’on sait seraient donc tous des masochistes incurables. Les peuples sont trop intelligents pour embrasser en bloc une foi qui ne leur apporte que malheurs et mutilations.
Devenir musulman est un acte responsable et contractuel en lui-même. C’est en toute conscience que le musulman acceptait et accepte encore de remplir son contrat avec Dieu.
«Point de contrainte en matière de foi» dit le Coran.
La Loi islamique en réalité est un contrat d’adhésion auquel souscrit le croyant en toute connaissance de cause dès lors qu’il embrasse l’islam. Les livres d’histoire musulmane regorgent de récits qui nous rapportent les dialogues ayant précédé les conversions. Le candidat à la conversion est informé de ses devoirs et de ses obligations qui, vu le nombre de convertis, ne sont certainement pas aussi coercitifs qu’on veut le faire croire .
Grâce à leur grande faculté de communiquer héritée des traditions arabes transmises oralement de génération en génération, l’information sur la nouvelle foi était concise et exhaustive. La fameuse balagha des Arabes permettait une prestation de haut niveau en matière de persuasion et de communication. Le verbe ballagha qui dérive de balagha veut dire informer, porter un message et le communiquer de façon précise et fidèle .
Les messages colportés par les vainqueurs arabes n’étaient pas seulement oraux. Les actes et le comportement des militaires musulmans en terre conquise à l’islam étaient plus éloquents, plus convaincants que tout discours. Les conversions en masse se faisaient surtout parce que les porteurs du Message véhiculaient une image positive et séduisante ; fait absolument inédit dans l’histoire des conquêtes militaires. Leur pondération et leur sagesse inspiraient confiance. Ils convainquaient par la noblesse de leurs actes et l’exemplarité de leur conduite persuadait de la crédibilité de leur discours.

Toutes voiles dehors

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