La Foi en la Vie Dernière : Une Exploration Spirituelle Profonde

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La quête de sens dans la vie humaine trouve une de ses expressions les plus intenses et sensuelles dans la contemplation de la Vie Dernière. Les traditions religieuses, bien que diverses, offrent chacune une perspective sur  »l’au-delà », mais aucune n’est aussi détaillée et passionnée que celle que nous présente l’islam à travers le Coran et les hadiths. Dans ce monde où le matérialisme règne en maître, l’idée de la Vie Dernière émerge comme une oasis de sensibilité et de profondeur, un rappel poignant de notre destin ultime.

La Dérive des Traditions Judaïque et Chrétienne

La religion mosaïque, autrefois vibrante de promesses de récompenses éternelles pour les fidèles, a vu sa vision eschatologique s’effacer sous les sables du temps. Ce message initial, qui offrait aux respectueux de la Loi une certaine vision de la vie dernière, a été inversé et dilué. De même, les Églises chrétiennes, malgré leurs discours sur un ciel et une éternité, laissent souvent leurs fidèles dans une brume de concepts vagues et indéfinis, manquant de la précision et de l’immanence qui nourrissent l’âme.

 » La religion judaïque a presque complètement oublié la Vie Dernière. Le message mosaïque, qui promettait la récompense éternelle aux fidèles respectueux de la Loi ici-bas, a vu l’ordre de ses enseignements inversé. Les Eglises chrétiennes parlent bien d’un ciel après la mort et de l’éternité, mais tout cela reste vague et indéterminé. »1

La Vision Clémente et Sensuelle de l’Islam

Le Coran, avec une clarté presque sensuelle, dépeint la Vie Dernière avec une richesse de détails qui enflamment l’imagination et éveillent les sens. La description du Paradis, un lieu de délices éternels, évoque une verdure luxuriante, des rivières de lait et de miel, et des houris d’une beauté transcendante. Ces images, loin d’être de simples fables, invitent à une méditation profonde sur le bonheur ultime et la satisfaction spirituelle.

 Les Bienheureux, enveloppés dans une béatitude incommensurable, dialoguent avec les Malheureux, dont les tourments sont décrits avec une intensité qui glace le sang. Cette dualité, omniprésente dans le Coran, n’est pas seulement un avertissement, mais une invitation à transcender les plaisirs éphémères de ce monde pour atteindre une jouissance éternelle.

 Imam Abdessalam Yassine, dans ses œuvres telles que La Révolution à l’Heure de l’Islam, nous rappelle que la foi véritable ne se contente pas de spéculations intellectuelles. Pour lui la foi n’est pas une simple adhésion intellectuelle, mais une transformation intérieure qui pousse à l’action et à la bonne œuvre. Cette transformation est au cœur de la vision islamique de la Vie Dernière, où chaque acte de cette vie résonne dans l’éternité.

 L’Enjeu des Attachements Matériels

 Les hommes, trop souvent enchaînés par leurs désirs matériels et leurs impulsions égoïstes, oublient l’essentiel : leur destinée éternelle. Si nous avions une foi véritable, nous nous soucierions avant tout de notre devenir après la mort. La mort change alors de signification et devient le moment attendu pour la rencontre tant désirée. « L’ego s’attache au nid de ses habitudes, mais l’Esprit éveillé et fouetté par la nostalgie veut voler vers ses origines. Quand l’égo approche de l’apaisement, la mort de ce corps provisoire et encombrant est une délivrance bienvenue. » 2

 Une fois ce corps périssable quitté, lorsque l’âge de ce monde aura atteint son terme, nous serons ressuscités et réincarnés dans un corps impérissable, forgé par nos actes et notre attitude dans cette vie. Le Coran nous rappelle que notre demeure éternelle sera celle que nous aurons méritée, une réflexion sensuelle et profonde sur la justice divine et la moralité humaine.

 Dans son livre intitulé Islamiser la modernité, l’Imam Abdessalam Yassine critique courageusement cette tendance moderne liée au matérialisme aveugle. Le monde moderne, dans sa quête effrénée de progrès matériel, a perdu de vue les vérités spirituelles. Cette myopie spirituelle est la cause principale des crises morales et sociales dont souffre l’humanité.

 Les Sceptiques et leur rationalisme aride

 Pour les sceptiques, les descriptions coraniques du Paradis et de l’Enfer ne sont que des contes pour endormir les esprits simples. Ils regardent avec mépris les houris et les plaisirs célestes, les considérant comme des inventions grossières adaptées aux rudes Bédouins du désert. Ils se croient sophistiqués, mais leur rationalisme est borné et aride, incapable de saisir la profondeur et la beauté de la promesse divine.

 Ces esprits fermés méprisent l’humanité, réduisant les visions transcendantes à des fables populaires. Mais le Coran, dans sa majesté, ne cherche pas à convaincre par des arguments vains. Il répète avec assurance ce que Dieu a révélé à son Prophète, offrant une certitude qui transcende les doutes et les rationalismes étroits.

 Dans son livre  »Islamiser la modernité » l’Imam Abdessalam Yassine dénonce cette arrogance rationaliste. Il écrit :  » Avec des facultés sensitives atrophiées et un appareillage reconnu aujourd’hui inachevé et biodégradable, on ne peut aller loin : il nous faudra des ressources autres que la logique de la rationalité pour penser la complexité du réel cosmique. Il nous faudra l’ouverture sur une source divine pour donner sens à la vie et au monde. » 3

Les rationalistes, enfermés dans leurs certitudes limitées, méprisent ce qu’ils ne comprennent pas. Ils oublient que la véritable sagesse réside dans l’humilité devant l’infini.

 Conclusion

 En conclusion, la foi en la Vie Dernière telle que décrite dans l’islam est une invitation à une réflexion profonde et sensuelle sur notre existence et notre destinée. Elle nous appelle à transcender les limitations matérielles et à embrasser une vision de l’éternité qui enrichit l’âme et ennoblit l’esprit. Cette croyance, loin d’être une simple superstition, est le cœur battant de la spiritualité musulmane, un rappel constant de la beauté et de la justice divines.

1- La Révolution à l’Heure de l’Islam p212

2- idem p206

3- Islamiser la modernité p142

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