UNE CIVILISATION EN CRISE

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Un soldat américain est mort des suites de ses blessures lundi 26 février 2024, après  s’être immolé devant l’ambassade de l’entité sioniste à Washington, et filmé son geste en direct sur Twitch[1]. Transporté rapidement à l’hôpital, il « a succombé à ses blessures et est décédé la nuit dernière », a indiqué une porte-parole du Pentagone à l’AFP[2].

Ce geste était un cri de désespoir face à une démocratie qui continue de supporter, aider, financer et armer la machine de guerre israélienne.  « Je ne serai plus complice d’un génocide. Je vais me livrer à un acte extrême de protestation », ajoute le soldat dans cette vidéo[3].

Il faut avoir les pieds sur terre, avoir une conscience, être armés de beaucoup de foi et  avoir surtout le cœur ouvert vers Dieu, pour pouvoir tourner notre pensée vers ce monde tumultueux[4] dans lequel nous sommes immergés sans risque de nous laisser étourdir.

Nos vœux subjectifs s’affrontent avec la présence envahissante sur terre et dans l’espace des objets, des valeurs et des idées de la civilisation hégémonique. Pas de changement possible dans nos sociétés ni dans la société humaine en général sans une évaluation de ce qui fait la grandeur et la misère de la civilisation, sans dresser le bilan de cette aventure qui prit son départ en rupture avec la religion occidentale associée à un ordre qui permettait la persécution des savants et justifiait la tyrannie théocratique. Nos vœux et nos aspirations se transformeront en volonté agissante si, avant de nous engager dans l’action, nous faisons l’effort nécessaire pour nous soustraire à l’hypnose qu’exerce sur nous le faux clinquant de la civilisation.

La critique marxiste du capitalisme et de la société capitaliste n’a nullement mis en cause les fondements culturels de la civilisation bourgeoise d’Occident. Elle a poussé, au contraire, à son extrémité logique le rationalisme: croyance et confiance en la raison (opposée à la religion, etc). Le rationalisme des philosophes du XVIIIe siècle qui était à l’origine de la philosophie évolutionniste et matérialiste: sa philosophie qui se proposait comme objectif de changer la société, ne proposait qu’un changement de structure avec l’accentuation des traits rationalistes et positivistes qui caractérisent la pensée et la pratique politiques et sociales d’Europe depuis la ténébreuse philosophie dite des Lumières.

Marx et sa philosophie s’articulent en continuité de l’ordre civilisationnel[5] de son orbite. Lénine a dénoncé l’impérialisme mais, dans son argumentation, il n’y avait pas l’ombre de considérations axiologiques remettant en question les bases de la civilisation bourgeoise. Seul le mode de production impliquant l’élargissement tentaculaire du système de pillage capitaliste aux dimensions de la terre tout entière est critiqué.

Ce n’est que vers les années cinquante du siècle dernier, que la critique fondamentale de la civilisation triomphante apparaît avec le livre de Spengler[6] qui rappela à ses contemporains que les civilisations étaient mortelles et que celle d’Occident ne peut faire exception.

Depuis, l’émergence du monde appauvri et asservi, ses victoires dans la lutte pour l’indépendance nationale, les guerres d’Algérie et du Vietnam, et récemment la Palestine et son combat pour la libération ont administré à l’Occident et à sa civilisation la critique pratique.

Quant à la lèpre intime qui travaille de l’intérieur la civilisation marginale, l’homme se la cache et cultive l’optimisme technicien: la technologie est omniprésente,  pensant que celle-ci guérira tous les maux. Mais la technologie s’empêtre dans les difficultés monétaires, les problèmes de l’environnement, le crime institutionnel, le mouvement désordonné de l’Economie, les problèmes de paix sociale et de paix dans le monde, toutes maladies de civilisation et techniquement incurables.

Il y a longtemps que Marx a annoncé l’effondrement du capitalisme. A voir la magnitude des problèmes internes de l’Occident, cet effondrement paraît, à moyen terme, vraisemblable.

Une réflexion bien profonde est donc nécessaire pour trouver un remède aux maux de l’humanité qui n’a plus le droit de se cacher, par orgueil, des défis et des crises qui se suivent et s’agrandissent, tout en impactant les nouvelles générations; ce qui nous impose de poser les bonnes questions et chercher les meilleures réponses.

Après tout, nous sommes tous dans le même bateau, le monde n’est-il pas un tout petit village ? L’espoir est grand mais les défis le sont aussi, les bonnes volontés ne manquant pas, il faut s’aimer et s’organiser, et le bonheur de toute l’humanité sera au rendez vous.

Oui espoir, espoir et toujours le grand espoir ! 


[1] – Twitch [twɪtʃ] est un service de streaming vidéo en direct et de VAD lancé en juin 2011 et exploité par Twitch Interactive. Le site a commencé avec la diffusion en direct de jeux vidéo – y compris de compétitions d’e-sport – avant de se diversifier avec d’autres contenus — notamment musicaux et discussion — depuis la fin des années 2010.

[2]– Source : https://www.tf1info.fr/

[3]– Source : https://www.tf1info.fr/

[4]–  tumultueux :  Qui est marqué par les passions, les désordres : Une vie tumultueuse. (https://www.larousse.fr/

[5]–  civilisationnel, civilisationnelle : Propre à l’ensemble des caractères sociaux et culturels d’une civilisation donnée : Valeurs civilisationnelles.

[6] – Oswald Spengler, né le 29 mai 1880 à Blankenburg (Harz) en Saxe-Anhalt et mort le 8 mai 1936 à Munich (Bavière), est un philosophe allemand. Après des débuts comme professeur de lycée à Hambourg, il se consacra exclusivement à son travail d’essayiste. Son œuvre majeure, Le Déclin de l’Occident, rédigée avant la Première Guerre mondiale mais dont la première partie ne fut publiée qu’en 1918, lui valut une célébrité mondiale. En Allemagne, il devint l’un des auteurs phares de la « révolution conservatrice1 » qui s’opposa à la république de Weimar.

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