Rendons justice à l’enfance

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Rendons justice à l’enfance

Deux êtres sont l’objet de la sollicitude islamique : l’enfant et la femme, la mère et son enfant. La protection de l’enfance va de pair avec celle de la famille, et la famille c’est avant tout la mère. La condition de la femme et celle de la famille devront être une préoccupation prioritaire du gouvernement islamique et des organisations bénévoles.
Un échec sur ce front équivaudrait à un aveu d’impuissance et à une démission. On ne peut prétendre à mobiliser les peuples musulmans pour une cause plus noble que celle de défendre les opprimés et les faibles dans le monde. Une justice bien réglée commence par l’équité chez soi. Dans la perspective islamique, c’est rendre justice à soi-même que de rendre justice à l’enfance. C’est soigner son Devenir que de se soucier du sort de l’enfance ici-bas.
Par vingt-trois fois le Coran recommande aux fidèles d’assister l’orphelin et compare l’abandon de l’orphelin à l’abandon de la foi. La sourate al mâoun que j’interprète ici est la Parole typique du Coran à ce sujet :
“Au nom de Dieu le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux. Que te semble-t-il de celui qui ne croit pas à la résurrection ? Celui-là même qui rudoie l’orphelin et le repousse, celui qui ne pourvoie pas au besoin de l’affamé. Malheur à ceux qui, tout en priant, sont distraits de leur prière et, prenant de grands airs, refusent l’aide aux besogneux”.
En clair, la piété creuse des dévots égoïstes au cœur insensible n’a pas cours dans les valeurs islamiques et tient de la tartuferie !

Quelle définition donner au statut d’orphelin en cette époque moderne guidée non par les sentiments altruistes, mais par l’individualisme sordide ? L’enfance sans famille et sans ressources, abandonnée dans les rues des grandes capitales du Sud, mérite en priorité notre sollicitude.
Dans une société musulmane rénovée et respectueuse des normes islamiques, on n’est pas acquitté de son devoir une fois qu’on a mis une piécette dans la main tendue d’un enfant malheureux. On n’en est pas plus acquitté lorsqu’on a fondé un orphelinat luisant neuf et qu’on y a installé des préposés salariés “travaillant” à la chaîne.
Le devoir envers l’enfance malheureuse d’un homme de foi et d’une femme vraiment pieuse est de s’engager personnellement avec abnégation au service des gens en difficulté. Le devoir de veiller personnellement aux soins du malade et à l’entretien des besoins quotidiens des faibles et des délaissés n’est pleinement satisfait que si l’on y met la main, l’argent et le temps ; sa main, son argent et son temps.

Islamiser la modernité p173-174

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