Entre deux mondes

Il est des jours où le cœur, doucement, s’élève,
Porté par un vent léger, vers des rêves sans trêve.
La vie ici-bas, parfois, se voile d’un éclat discret,
Comme un tableau familier que l’on regarde de près.
Mes pas foulent ce sol, mais l’âme semble ailleurs,
Effleurant des jardins baignés d’une douce lueur.
Non point de lassitude, ni de rejet de ce chemin,
Mais une soif d’éternel, un désir sans fin.
Comme l’élève au seuil d’une leçon achevée,
J’attends cette sonnerie, cette porte rêvée,
Non par fuite du devoir, mais par un appel profond,
Vers la demeure promise, où repose l’horizon.
Pourtant, ici, je sais, chaque instant est précieux,
Un écrin offert pour plaire au Seigneur des cieux.
Même les douleurs, ces murmures intenses,
Sont des notes d’amour, des trésors de patience.
Alors, je marche, oscillant entre deux rives,
Celle de l’effort, et celle des âmes vives.
L’une me forge, l’autre me fait espérer,
Dans cet équilibre, ma foi vient s’ancrer.
Ô temps d’ici-bas, je t’accueille en témoin,
De l’amour que je sème, des fruits qu’il enjoint.
Mais au fond de mon être, ce passage éclatant,
Reste une lampe allumée, un désir apaisant.